Comme une éponge, le Mont Gerbier-de-Jonc absorbe l'eau de pluie qui s'infiltre dans ses roches fracturées... jusqu'à rencontrer un obstacle infranchissable : une couche d'argile imperméable coincée entre deux strates de roches volcaniques. Ne pouvant plus s'écouler en profondeur, l'eau se répand sur les côtés, s'accumule et rejaillit à la surface en formant de nombreuses sources.
Dans cet endroit extraordinaire, l'eau ne manque donc pas. Idéal pour y installer des fermes et élever du bétail, à l'année. Surtout quand on sait qu'une vache boit 60 litres d'eau par jour...
Parmi toutes ces sources, il y en a quelques-unes plus particulières tout autour du Gerbier, car c'est ici que commence la course de la Loire vers l'océan Atlantique.
Au pied du Mont Gerbier-de-Jonc on dénombre en effet 3 sources : l'Authentique, la Véritable et la Géographique pour un seul fleuve : la Loire.
Trois sources officielles donc, sans citer les sources de l'Aygue Negre, le premier affluent de la Loire qui naît au lieu-dit La champ des Pradoux... un peu plus loin que le Gerbier mais dont le débit est moins constant. C'est donc en réalité une multitude de sources qui forment un premier ruisseau.
Les 3 sources de la Loire sont donc :
- La Géographique qui coule dans la Ferme de la Loire, nommée ainsi car c'est elle qui était mentionnée autrefois dans les livres de géographie comme étant LA source de la Loire, c'est elle aussi que visitaient les premiers excursionnistes au début du XXème siècle,
- La Véritable, sur la route d'Aubenas, à la Ferme Le Sagnas, qui est le point zéro de la Loire, c'est à dire l'endroit à partir duquel on commence à mesurer sa longueur,
- L'Authentique captée à côté de la maison de site et conduite jusqu'à ce lieu où le Touring Club de France fit bâtir un premier Monument en 1936 après de nombreuses discussions. Elle passe ensuite sous la route avant de poursuivre sa course vers l'océan.
Les sources de la Loire ne jaillissent donc pas au sommet du Mont Gerbier mais à son pied, au sud. La Loire se déploie ensuite vers l'ouest puis remonte au nord afin d'aller se jeter 1 020 kilomètres plus loin dans l'Atlantique. Sachant que le Mont Gerbier-de-Jonc est traversé par la ligne de partage des eaux, qu'advient-il de l'eau qui tombe de l'autre côté du Gerbier, sur son versant nord ? D'une manière totalement contre-intuitive, elle ira se jeter dans la Méditerranée et rejoindra le grand cycle de l'eau.
En classe et sur le terrain, il peut être intéressant de se référer à une carte géographique pour se repérer sur le plan et dans le paysage, et passer de l'espace bidimensionnel à l'espace tridimensionnel. La carte est d'ailleurs l'un des supports que l'artiste a lui-même utilisé pour son oeuvre au Gerbier-de-Jonc.