Le massif du Tanargue culmine à 1 511 mètres au sommet du Grand Tanargue. L'origine du nom Tanargue remonte à l'époque celtique. Taranis, dieu du ciel et du tonnerre se manifestait violemment sur la montagne " Arga ". Le Tanargue désigne ainsi la montagne du tonnerre.
Depuis le chemin qui mène au « Phare », on aperçoit le secteur des gorges de l’Ardèche, secteur d’environ 70 ha le plus à l’ouest de la grande réserve biologique dirigée du Grand Tanargue. Celle-ci comprend - depuis 2014 - plus de 800 ha qui font l’objet d’une gestion dite « en libre évolution ». Elle se découvre aussi par le biais du chemin d’interprétation Taranis Arga à partir du site de la Croix de Bauzon, où l’on trouve des tourbières, landes à myrtilles et prairies d’altitudes qui ne sont pas « en libre évolution » mais qui font l’objet de travaux visant à les maintenir en bon état de conservation.
Mais qu’est-ce qu’une réserve biologique ?
Dès le XIIIe siècle, des ordonnances royales portant sur une réglementation de l’exploitation et des ventes du bois sont édictées. Le roi Philippe le Bel crée l’Administration des Eaux et Forêts en 1291. En 1669, sous le règne de Louis XIV, la grande ordonnance des Eaux et Forêts de Colbert prévoit des mises en défense, « ces espaces ou les arbres se déploient durant des siècles ». Si les motivations premières des réserves étaient d’interdire aux communautés rurales de pénétrer dans les forêts pour des raisons stratégiques de maîtrise de la ressource, la motivation fut différente lors du classement des « premières séries » dites « artistiques » de Fontainebleau. Classées sous l’influence des peintres impressionnistes (école de Barbizon), ces séries furent classées dès 1853, plusieurs décennies avant le classement des grands parcs américains. C’est en 1953 que fut officiellement créé le statut de Réserve Biologique Intégrale.
En métropole, il existe près de 50 RBI représentant près de 20 000 ha de forêts. En Drôme-Ardèche, 3900 ha de forêts domaniales sont classés en « Réserve Biologique Intégrale ».
La réserve biologique du Tanargue est un observatoire de l’évolution naturelle des forêts. Plus de 200 plantes et 29 espèces animales y sont présentées : chabot, aigle royal, Rosalie des Alpes, Lycopode sabine constituent quelques espèces phares. Ces dernières années loutre, buxbaumie verte ou chouette de Tengmalm ont été signalées sur le secteur.
Trois principales études ont été menées :
Les lichens, bio-indicateurs de forêts stables : En 2010, près de 300 espèces ont été répertoriées, dont une centaine d’intérêt patrimonial et même une nouvelle espèce pour la France ! Malgré la gestion durable qui était entreprise, la suppression des « très très gros bois » aurait pu mettre à mal cette richesse. Outre les secteurs de réserve intégrale, des îlots de senescence et des gros arbres ont été maintenus
Les mousses : l’inventaire de 2010 identifie plus de 200 espèces, dont 30 espèces patrimoniales et 5 inscrites au livre rouge européen
Les coléoptères saproxiliques : Groupe d’insectes liés au bois mort, 134 espèces ont été recensées en 2013 et 2014, dont 30 espèces bio indicatrices de la qualité des forêts.
L’estive collective du Tanargue constitue aussi une spécificité du lieu. Près de 1 500 ovins provenant d’une vingtaine d’exploitations agricoles des vallées voisines, pâturent du 15 juin au 15 septembre. Mesures agro-environnementales, restauration des zones de pâturage, construction d’une cabane pour les bergers, mais aussi préservation et valorisation des tourbières et des landes à myrtilles, constituent les actions phares entreprises ces dernières années sur le site.
Sources :
https://www.parc-monts-ardeche.fr/les-actions-du-parc/foret-bois/
https://www.ardeche-guide.com/
DOC A TELECHARGER : Mémento pour la préservation des forêts anciennes de montagne