Le Moure de l’Abéouradou se situe sur le Tanargue, un massif montagneux qui s'étend entre trois vallées, la Beaume, la Borne et le Lignon et présente une richesse écologique considérable (hêtraies-sapinières, tourbières, zones à myrtilles, landes, prairies…). Surplombant la vallée très encaissée de la rivière la Borne vers le sud et des plateaux de la montagne ardéchoise vers l’ouest, il permet de ressentir très fortement les contrastes de reliefs, paysages et végétations de part et d’autre de la ligne de partage des eaux (vers les bassins versants Atlantique et Méditerranée). Le Tanargue culmine à plus de 1 500 mètres au somment du grand Tanargue. Le Moure de l’Abéouradou est situé à 1350 mètres d’altitude, exactement sur la ligne géographique de partage des eaux et on ne peut y accéder qu’à pied, le long du GR®7. C’est sur ce sommet que l’artiste Gloria Friedmann a choisi d’installer l’œuvre qu’elle a conçue pour LE PARTAGE DES EAUX et qu’elle a intitulée « Le Phare ».

Le Moure de l’Abéouradou signifie « le mont où l’on s’abreuve » et pourrait renvoyer à la présence dans le passé d’abreuvoirs naturels ou mobiles destinés aux troupeaux.

À faire sur le site :

Les caractéristiques du site (accessible seulement à pied ; évocation de l’eau dans le nom du site et par sa position sur la ligne de partage des eaux) ont inspiré l’artiste.

  • Gloria Friedmann a conçu son œuvre pour les randonneurs. Quelles particularités du « Phare » vous semblent aller dans ce sens (caractéristiques physiques et symboliques ; à l’extérieur comme à l’intérieur).

  • L’artiste a été tout particulièrement intriguée par le fait qu’on ne voyait pas d’eau dans le paysage. Pouvez-vous indiquer les directions vers : l’Atlantique ? la Méditerrané ? Comment justifiez-vous votre choix ? Comment, avec son œuvre, l’artiste a-t-elle essayé de « ramener » l’eau sur le site ? Qu’en pensez-vous ?

 

« Je suis l’eau,

J’existe partout et suis à l’origine de toute chose vivante sur terre. Je suis les fleuves, les rivières, les torrents et les ruisseaux, je suis les fonds abyssaux de la mer, la glace épaisse et dure des grands froids.

Je suis les flocons de neige, les nuages et la brume. Je suis une petite goutte, je suis toutes les pluies du monde, je suis 80% du corps humain. Je suis partout autour de toi, revêtant différents états.

Là depuis le commencement, je suis un élément vital, un trésor bientôt rare. Regarde mes couleurs, mon sel, ma douceur, connais mes formes, mes circulations, mes cycles. Respecte mes paysages, écoute combien l’équilibre du vivant lie nos gestes à la beauté des éléments. »

Extrait : De l’ouvrage « eaux », publié dans le cadre du programme d’éducation artistique et culturelle L’art aux enfants par l’École d’art de La Roche-sur-Yon, 2023.