Gilles Clément a intitulé son œuvre « La Tour à eau »

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Une œuvre en phonolithe qui revisite la technique de la pierre-sèche

Sur le territoire du Parc des Monts d’Ardèche, rien ne manque pour une approche complète de la géologie. Toutes les ères sont représentées, depuis plus de 550 millions d’années. Tous les types de roches existent. Emergence des montagnes, avancée de la mer et érosion se sont succédées pour donner l’immense variété des paysages d’aujourd’hui. C’est la diversité et le caractère remarquable de ce patrimoine géologique qui a valu au Parc d’obtenir le label Géoparc octroyé par l’UNESCO.

De tout temps, l’homme a su composer avec son environnement en utilisant chaque roche en fonction de ses qualités, chaque type de sol pour une agriculture adaptée, chaque relief pour sa protection contre les intempéries ou les envahisseurs. La diversité de la faune et de la flore doit beaucoup à cette géologie plurielle.

Les sucs (comme le Mont Gerbier-de-Jonc, le Mont Mézenc ou le Suc des Coux qui surplombe le site de la Chaumasse) sont des anciens volcans constitués d’une roche appelée phonolithe. On retrouve cette roche dans les habitations du plateau ardéchois et en particulier dans ses majestueuses toitures en lauzes de phonolithes.

La technique de la construction de la pierre-sèche est un patrimoine immatériel reconnu par l’UNESCO et l’identité des Monts d’Ardèche : elle est à l’œuvre dans les calades, les murets qui bordent les champs, les ruelles pavées, les paysages étagés en terrasses, les béalières irriguant les châtaigneraies…

La Tour à eau en construction Détail extérieur.Informations[*]
La Tour à eau en construction. Le chantier mené par Elips. Informations[*]

La construction en pierre-sèche repose sur un savoir-faire ancestral : il s’agit de choisir puis d’agencer des pierres sans utiliser aucun autre matériau. Les structures en pierre-sèche sont toujours réalisées en parfaite harmonie avec l’environnement à partir des matériaux locaux. Cette technique de construction sans liant témoigne d’une relation harmonieuse entre l’être humain et la nature et se transmet entre les générations. Dans les Monts d’Ardèche, la pierre-sèche a façonné les paysages.

C’est cette technique que Gilles Clément a choisi d’utiliser pour la construction de sa « Tour à eau ».

La Tour à eau en construction Détail intérieur.Informations[*]

La question cruciale de l’eau et son partage

Selon Gilles Clément tout être humain serait un jardinier de la planète. Il ne s’agit pas pour lui que celle-ci  ne peut vivre sans lui ; mais qu’en tant qu’habitant temporaire, il a un devoir de préserver ce qu’il y a trouvé.

L’accès à l’eau potable fait partie des 17 Objectifs de développement durable (ODD) adoptés par l’Organisation des Nations Unies en 2015. Les objectifs de développement durable sont un appel universel à l’action pour éliminer la pauvreté, protéger la planète et améliorer le quotidien de toutes les personnes partout dans le monde, tout en leur ouvrant des perspectives d’avenir.

Définition : Objectif 6 : Garantir l’accès de tous à des services d’alimentation en eau et d’assainissement gérés de façon durable

  • La pénurie d’eau affecte plus de 40% de la population mondiale et devrait augmenter. Plus de 1,7 milliard de personnes vivent actuellement dans des bassins fluviaux où l’utilisation de l’eau est supérieure à la quantité disponible.

  • Plus de 80% des eaux usées résultant des activités humaines sont déversées dans les rivières ou la mer sans aucune dépollution.

  • Environ 70% de toute l’eau prélevée dans les rivières, lacs et aquifères est utilisée pour l’irrigation.

  • Les inondations représentent 70% des décès liés à des catastrophes causées par des aléas naturels. (SOURCE)

L’objectif ODD 6 vise un accès universel et équitable à l’eau potable, à l’hygiène et à l’assainissement d’ici 2030, en particulier pour les populations vulnérables. Mais l’objectif vise aussi la gestion durable de cette ressource, en termes de qualité de l’eau, d’usage durable et efficace, de protection des écosystèmes.. Cet objectif intègre la notion de gestion transfrontalière de cette ressource, essentielle à la gestion durable mais aussi favorable à la paix et à la coopération.